Certains élèves arrivent en classe de 5ème avec un niveau très faible de mathématiques. De nombreux élèves ne parviennent pas à avoir le palier du cycle 3 et l’hétérogénéité en début de cycle 4 est déjà très forte. Ainsi, pour l’heure, ils poursuivent leur cursus de cycle 4 avec ce faible niveau au milieu d’un groupe classe qui parvient trois ans plus tard à la fin du cycle 4 avec un niveau très hétérogène de connaissances. Très vite, ils deviennent décrocheurs et leur esprit de motivation se délite au fur et à mesure des mois de la classe de cinquième. Il advient une difficulté grandissante pour les enseignants de monter des dispositifs, pour remotiver ses jeunes élèves en perte de confiance en mathématiques, durant les deux années suivantes. En ce qui concerne les « bons élèves », l’équipe enseignante est souvent frustrée de ne pas pouvoir aller plus loin avec eux.
L’objectif du décloisonnement est de construire une progression pédagogique en respectant les attendus de fin de cycle. Les élèves ne sont plus disposés en groupes selon leur âge (des classes de 5ème, des classes de 4ème, des classes de 3ème) mais mélangés au sein de groupes cycle 4. Ainsi, nous pouvons parvenir au plus près à différencier les apprentissages et personnaliser l’apport de connaissances en fonction de leurs besoins.
* Pour les enseignants, les aspects positifs sont une obligation liée à la structure de différencier les enseignements et de modifier à sa guise la disposition spatiale des élèves (groupe, frontal). De plus, cela impose une continuité pédagogique qui permet une connaissance réciproque entre élèves et enseignant. Enfin, l’individualisation du travail permet à l’enseignant d’accorder plus de temps aux élèves qui en ont besoin, pour une aide individuelle, personnalisée plus précise et efficace.
* Pour les élèves, ce dispositif a pour ambition de favoriser un gain d’autonomie (nécessité de pouvoir travailler sans les consignes permanentes d’un adulte), de motivation et d’entre-aide. Ainsi, certains élèves de 5ème peuvent d’aider dans la matière mathématiques certains de 4ème ou de 3ème. Réciproquement, les 3ème, vu les contraintes de fin de collège, peuvent encadrer les 5ème et 4ème, qui considèrent souvent que ces « années ne sont pas trop importantes ». D’autre part, les élèves en difficultés peuvent réviser les notions qui leur posent des difficultés sans « ralentir » le reste de la classe. A l’opposé, certains élèves peuvent acquérir certaines des compétences plus tôt que prévu. L’ensemble des élèves aura néanmoins une vision concrète de l’ensemble des compétences attendues jusqu’à la fin du cycle.
* Pour le collège, il s’agit de faire travailler les élèves adolescents ensemble : ainsi, nous souhaitons qu’ils apprennent à se connaître et un des objectif est la baisse des incivilités dans la cours et les couloirs. Ensuite, la variation des effectifs entre les niveaux peut être lissée dans les groupes. Par exemple, au lieu d’avoir des classes de 5ème à 22 élèves et des classes de 3ème à 25 élèves, nous pouvons avoir des groupes cycle 4 d’effectifs constants et homogènes. D’autre part, nous pouvons aisément augmenter les combinaisons de classes possibles et éviter que certains élèves ne se retrouvent ensemble.
* Pour la classe, l’intérêt est que les élèves de 5ème et 4ème soient directement impliqués dans les exigences de la classe de 3ème et de ses attendus (stage d’observation, rapport de stage, soutenance de stage, épreuves du DNB à travailler, méthodes de travail à élaborer). Avec un tel enseignement, nous espérons juguler l’attitude et l’attente de certains élèves par l’autorisation d’un travail mené par chacun, à son rythme et les dérives du problème liés à un éventuel « ennui ».
Les effets attendus sont de la motivation, du plaisir à l’idée de faire des mathématiques, retrouver une ambition pour chacun des élèves la possibilité de refaire ce qui n’a pas été compris et ainsi « reprendre pied » dans les apprentissages sans être dévalorisé ou se sentir hors du groupe classe et de les réconcilier avec des thématiques par les grandeurs et des démarches nouvelles. Ainsi, nous attendons une amélioration dans les volontés des élèves post 3ème à s’orienter vers des filières scientifiques, voire mathématiques qu’ils soient garçon ou fille.